Figueres, le 26 juillet 2004
Figueres, 26 juillet 2004.- La Fondation Gala-Salvador Dalí et le Conseil général de Gérone ont inauguré l’exposition des dessins originaux de La vie secrète de Salvador Dalí.
Ramon Boixadós, président de la Fondation Gala-Salvador Dalí, Antoni Pitxot, directeur du Théâtre-musée Dalí de Figueres, et le président du Conseil général de Gérone, Carles Páramo, ont inauguré hier après-midi, sous la coupole du Théâtre-musée Dalí de Figueres, l’exposition de 126 dessins originaux de La vie secrète de Salvador Dalí. Étaient aussi présents à cet acte Montse Aguer, commissaire de l’Année Dalí, Enric Vilert, député à la Culture, Ramon Moreno, coordinateur de Culture du Conseil général, le maire de Figueres, Joan Armangué, et la conseillère municipale à la Culture Isabel Pineda.
Ramon Boixadós a remercié le propriétaire de 124 des 126 dessins qui sont exposés, ainsi que le Conseil général de Gérone qui parraine cette exposition, conformément à l’accord de collaboration signé le 25 juin. Carles Páramo a montré sa satisfaction de participer à l’Année Dalí par une exposition dont le contenu était si important pour Dalí, et a remercié de l’appui offert par la Fondation pour promouvoir Gérone à travers l’image et l’œuvre de Salvador Dalí. Le Patronat de tourisme Costa Brava Gérone met en valeur la relation entre l’artiste et sa terre, une relation qui a si fortement marqué l’œuvre et le caractère daliniens.
La vie secrète de Salvador Dalí
L’exposition réunit 126 originaux sur les 136 illustrations que Dalí avait réalisées pour la première édition de La vie secrète, de 1942. La plupart d’entre eux sont des encres de Chine sur papier. Sur les 126 dessins exposés, 2 proviennent du fonds de la Fondation Gala-Salvador Dalí.
Salvador Dalí était relativement jeune lorsqu’il écrivit son autobiographie, entre 37 et 38 ans. Dans le prologue du premier volume des Œuvres complètes de Salvador Dalí éditées par Destino, Fèlix Fanés, professeur d’art à l’Université autonome de Barcelone et conseiller du Centre d’études daliniennes de la Fondation Dalí, propose trois explications possibles à la rédaction de ces mémoires prématurés : « Avait-il tant de choses à expliquer qu’il ne pouvait différer ce récit jusqu’à l’âge où l’arc biographique présente son complet dessin ? Se trouvait-il à une époque de changement si fondamental dans son œuvre qu’il lui fallait contempler en perspective ce qu’avait été jusqu’alors son travail ? Ou lui semblait-il qu’il lui fallait écrire –en fait “réécrire”– son histoire pour effacer certaines tentations de jeunesse, politiques et artistiques, à un moment où il devait se présenter blanc comme neige aux yeux d’un public américain, présumé conservateur, qu’il aspirait à conquérir ? Ceci est difficile à dire. Les trois hypothèses sont raisonnables et aucune ne peut être exclue ». Antoni Pitxot insista sur l’exaltation et l’enthousiasme avec lesquels Dalí se consacra à cette auto-analyse de ses souvenirs et de son vécu, au moment où il se réaffirmait comme un « voyeur » et, en ce cas, de lui-même. Comme tout bon fils de notaire, Dalí prenait acte de nombre de ses expériences en exécutant sur papier un dessin à l’encre de Chine, dessins qu’il avait amassés au long d’une trentaine d’années et qu’il compile dans la Vie secrète. Pour la presse, Montse Aguer commenta quelques dessins, parmi lesquels elle signala celui dédié au personnage du Patufet, que Dalí nommait « l’héros catalan », celui d’un milicien de la F.A.I. (Fédération anarchiste ibérique) qui emplit un verre de son sang, un dessin nettement influencé par Picasso qui pourrait être une ébauche pour l’huile Femmes étendues sur le sable que la Fondation a présentée cette année, le portrait de Freud au cerveau en forme d’escargot, etc.
L’autobiographie La vie secrète de Salvador Dalí est un magnifique outil si l’on veut déchiffrer une grande partie du code dalinien. L’exposition a lieu au troisième étage du Théâtre-musée Dalí de Figueres (salle 13) et pourra être visitée jusqu’au 31 décembre de cette année.