Melbourne, 11 juin 2009
La National Gallery of Victoria (NGV), de Melbourne, accueille l’exposition Salvador Dalí: Liquid Desire, qui sera visible du 13 juin au 4 octobre 2009. Les cérémonies officielles se tiendront le jeudi 11 juin. Le matin, il y aura une conférence de presse, présidée par le premier ministre de l’état de Victoria, John Brumby. L’après-midi, la ministre de la Culture de Victoria, Lynne Kosky, inaugurera officiellement l’exposition. Le président de la Fondation Gala-Salvador Dalí, Ramon Boixadós, la directrice du Centre d’études daliniennes, Montse Aguer, ainsi que le gérant, Joan Manuel Sevillano, ont assisté à ces deux actes.
Justification et contexte
Il s’agit de la rétrospective la plus exhaustive qui ait jamais été consacrée à Salvador Dalí en Australie ; elle sera accueillie par la National Gallery of Victoria dans le cadre de la dernière édition des Melbourne Winter Masterpieces, une initiative gouvernementale que promeut l’état de Victoria.
C’est en 1939 qu’un Dalí a été vu en Australie pour la première fois, lorsque a été exposé La mémoire de la femme-enfant, une œuvre qui souleva une forte controverse en raison du contenu freudien qu’elle était censée véhiculer. Elle faisait partie d’une exposition intitulée Herald Exhibition of French and British Contemporary Art et a visité les villes d’Adélaïde et de Melbourne.
Ses commissaires aspiraient à montrer en Australie ce qui s’était passé en Europe après l’impressionnisme. Sur les 217 œuvres exposées, seule celle de Dalí provoqua de violentes critiques pour la soi-disant ‘obscénité’ de la pièce. Aussi le directeur de la NGV de l’époque refusa-t-il de l’exposer dans son musée. L’exposition, consacrée au surréalisme, resta en Australie tout du long de la Seconde Guerre Mondiale et, en 1943, elle put être montrée une seconde fois au public de Melbourne, mais en cette occasion au NGV, sous une nouvelle direction. L’œuvre, qui appartient aujourd’hui au fonds du Salvador Dalí Museum de Saint Petersburg (Floride) pourra ainsi être admirée à nouveau dans la ville australienne où elle a fait couler tant d’encre.
La National Gallery of Victoria
Il s’agit de l’institution culturelle la plus importante de l’état de Victoria. Elle a ouvert ses portes en 1861 et, en 1990, il a été décidé d’en diviser la collection en deux endroits : d’une part, la NGV Australie, dans l’édifice The Ian Potter Centre, qui abrite la plus grande collection d’art aborigène au monde et a joué un rôle majeur en termes de récupération et d’étude de cet important héritage de l’humanité. D’autre part, la NGV International, à St Kilda Road, est un bâtiment restauré qui abrite l’art international, avec des installations de premier ordre, tant du point de vue des infrastructures que des équipements technologiques.
Contenu de l’exposition
Salvador Dalí: Liquid Desire rassemble plus de 200 œuvres de Salvador Dalí dans toutes les disciplines : peinture, dessin, aquarelle, gravure, sculpture, mode, joaillerie, cinéma et photographie. Ces pièces proviennent des deux plus grandes collections Salvador Dalí au monde : la Fondation Gala-Salvador Dalí (Figueres) et le Salvador Dalí Museum de Saint Petersburg (Floride).
Le directeur de la NGV, Gerard Vaughan, déclare : « La vie de Salvador Dalí couvre pratiquement un siècle de bouleversements sociaux et artistiques. Cette exposition retrace les prodiges d’innovation qu’il a apporté à l’art à chaque étape d’une carrière en tous points remarquable, de ses premières années de jeune homme doué d’un talent exceptionnel aux œuvres majestueuses de ses soixante-dix ans. L’exposition témoigne du haut niveau de la NGV par le fait d’avoir organisé et accueilli des expositions au rayonnement international ». Et ajoute : « Travailler avec nos confrères de Figueres et de Floride pour réaliser cette fantastique exposition en Australie a été un plaisir absolu ».
Salvador Dalí: Liquid Desire explore l’excellence de Dalí au travers de sections chronologiquement ordonnées, dont la première découvre au visiteur un habile jeune peintre impressionniste grâce à une pièce considérée comme son premier chef d’œuvre : Autoportrait avec col raphaélesque. L’exposition se focalise ensuite sur l’expérimentation avec le cubisme, l’art abstrait, le néoclassicisme et le nouvel objectivisme auquel Dalí s’adonnera pendant sa vie d’étudiant, ainsi que sur son autorité au sein du mouvement surréaliste, à Paris, dans les années 30.
Ted Gott, conservateur d’art international de la NGV, affirme que l’imagination artistique de Dalí s’est constamment nourrie des paysages abrupts et romantiques de sa Catalogne natale. « Ce paysage frappant, associé à son imagination exceptionnelle, crée les peintures surréalistes avec lesquelles Dalí a surpris l’art mondial du début des années 30 et grâce auxquelles il est si célèbre aujourd’hui ». L’exposition comprend un beau choix d’œuvres de la période surréaliste française.
Salvador Dalí: Liquid Desire comprend également l’œuvre la plus représentative de Dalí appartenant à une collection australienne : le téléphone-langouste, qui se trouve à la National Gallery of Australia, et qui est l’une des sculptures les plus connues du XXe siècle.
Le public découvrira également la contribution de Dalí au cinéma du XXe siècle, à commencer par sa collaboration avec Luis Buñuel, en passant par sa complicité avec Alfred Hitchcock et avec d’autres cinéastes hollywoodiens des années 40.
Les conservateurs ont décrit Dalí comme « l’un des grands innovateurs de l’histoire de l’art du XXe ; son extraordinaire contribution artistique va au-delà du surréalisme. Il a été un authentique génie à tous points de vue, un géant de la scène mondiale, dont l’art a influencé les générations postérieures, et pas seulement la sienne. Il n’y avait rien qu’il ne pouvait faire ».
Crédits
Salvador Dalí: Liquid Desire a été organisée par la National Gallery of Victoria (Melbourne) en collaboration avec la Fondation Gala-Salvador Dalí (Figueres) et le Salvador Dalí Museum de Saint Petersburg (Floride). Elle a pour commissaire Montse Aguer, directrice du Centre d’études daliniennes de la Fondation Gala-Salvador Dalí, Joan Kropf, conservatrice du Salvador Dalí Museum de Saint Petersburg (Floride), et Ted Gott, conservateur en chef de la NGV.