Montse Aguer (Directrice des Musées Dalí), Carme Ruiz González (Curatrice en chef de la fundació Gala-Salvador Dalí)
www.salvador-dali.org, 2020
Le paysage du Dalí surréaliste est au même temps réel et onirique, photographique et mélancolique, concret et paranoïaque. Au moyen du paysage représenté dans son œuvre, nous pouvons configurer le surréalisme de Dalí. Suivant André Breton, Dalí le définit ainsi : « Surréalisme : automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Un surréalisme qui propose une incursion dans des zones du subconscient, revendiqué notamment par Freud. Un subconscient que Dalí présente de manière précise, avec une dose de réalité et même d'hyperréalité.
Homme à la tête pleine de nuages est l'œuvre métaphorique qui inaugure l'exposition. Dans ce cas, un homme intégré dans le paysage, dans le ciel. Un homme-fenêtre qui nous offre une ouverture vers l'extérieur, fusionnant le subconscient avec une réalité tangible. Dans ces 12 huiles de Dalí, on peut souligner les « éléments énigmatiques » et les paysages qui rendent uniques ses œuvres, qui suscitent de la curiosité et de l'attirance. Ces paysages provoquent. On peut parler d'appareils, de perspectives et d'ombres allongées, des concepts visible-invisible, de cyprès, d'objets surréalistes fétichistes, de spectres et de fantômes, de Freud et de la psychanalyse, de la perception et de la capacité de regarder. De lectures ouvertes avec multiples significations, qui sollicitent toujours de la participation et du regard du spectateur pour les configurer. Nous pouvons parler, en bref, du surréalisme de Dalí, un surréalisme qui se prolonge tout au long de sa carrière artistique et qu'on veut signifier avec Poésie d'Amérique, une œuvre éclectique, classique et aussi surréaliste.
Téléchargez le dossier de l’exposition avec les textes académiques de Montse Aguer, directrice des Musées Dalí, et and Carme Ruiz, curatrice en chef de la Fundació-Gala-Salvador Dalí.