Dalí et Raphaël dans le Catalogue Raisonné
Coordination: Nuri Aldeguer, Responsable du Service Éducatif de la Fondation Dalí
Réalisation: Andrea Bonet, Anna Garcia, Anna Massot (Art Éducatrices du Service Éducatif)
« [...] et ce n'est pas dit qu'un jour, tout en rigolant, je ne serai pas considéré comme le Raphaël de mon époque ! »
Salvador Dalí, 50 Secrets of Magic Craftsmanship, 1948
Nous vous invitons à plonger dans ce monde dalinien passionnant en effectuant un itinéraire au gré de quelques-unes des œuvres raphaélesques de Salvador Dalí, par le biais du catalogue raisonné de peintures et avec l'indispensable complément de ses écrits. En lire plus
En deuxième année à la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando de Madrid, estimant que le tribunal de professeurs était incompétent à juger de ses connaissances, Dalí décida de refuser l'examen d'histoire de l'art. L'Académie choisit de l'expulser. La question portait sur la figure de Raphaël, le peintre qu'il admirait le plus et qu'il continua de vénérer jusqu'à la fin de ses jours. Une telle attitude coïncide avec le moment où le jeune peintre cherchait sa propre identité, soit à travers l'aspect physique, soit en donnant forme à son propre style. Très jeune déjà, il connaissait et admirait Raphaël, comme l'écrit Anna Maria Dalí dans le livre Salvador Dalí vu par sa sœur : « Au dessus de son lit, il avait une reproduction en couleur de La Vierge à la chaise de Raphaël ». Les références au peintre natif d'Urbino, un des plus célèbres de la Renaissance, allaient continuer de se manifester tout au long de sa carrière, et l'on trouve dans ses écrits un nombre infini d'exemples qui permettent de vérifier que Dalí puisait chez Raphaël une bonne part de son inspiration.
Après l'étape expérimentale et surréaliste de ses années de jeunesse, Dalí décide de donner un tournant à son œuvre dans l'objet de « devenir un classique ». À la faveur de son séjour aux États-Unis, dans les années quarante, sa production reflète une forte influence de son artiste de prédilection. Il trouvera une grande source d'inspiration dans les toiles de Raphaël, notamment ses vierges, qu'il copiera à de nombreuses reprises. Cette époque coïncide avec un moment crucial pour Dalí, d'autant qu'à partir de l'explosion de la bombe atomique, en 1945, son intérêt pour la physique et en particulier pour le monde atomique et subatomique ne cessera de croître, à partir de 1951 surtout, année de l'écriture du Manifeste mystique, où les madones de Raphaël nous seront présentées entremêlées d'éléments propres au monde de la physique nucléaire.
Si, durant la Renaissance, l'objectif principal des peintres consistait à représenter la réalité environnante de manière vraisemblable grâce à la perspective, Dalí aspirera à faire un pas de plus et, au travers d'effets d'optique et visuels, s'emploiera à créer la troisième et la quatrième dimension. Les œuvres stéréoscopiques et les hologrammes sont les dispositifs qui concentreront l'attention de Dalí les dernières années de sa production, et la présence de Raphaël y persistera.
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Autoportrait au cou raphaélesque
c. 1921
Description
- N° cat.:
- 103
- Année:
- c. 1921
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 40.5 x 53 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Tout jeune, Salvador Dalí éprouvait déjà une grande admiration pour le peintre de la Renaissance Raphaël Sanzio (1483-1520), qu'il tenait pour un génie quasiment divin, exalté et vénéré dès son époque comme un des meilleurs peintres de son temps. En lire plus
Lorsque Dalí peignit cet autoportrait, à seulement dix-sept ans, il connaissait très bien l'Autoportrait de Raphaël (1506). Il voulait s'incarner dans le maître en tentant de lui ressembler, raison pour laquelle il se représente avec le même profil et flanqué d'un cou allongé, référence aux formes stylisées des œuvres du peintre de la Renaissance. Il l'indique également par le titre, où le cou est qualifié de raphaélesque, autrement dit à la manière, dans le style de Raphaël.
Adolescent, Dalí se portraiture à diverses reprises -l'Autoportrait de 1921 en serait un exemple -, et il utilise ce recours dans le but de montrer l'image qu'il souhaite offrir au monde. Il exprime donc une volonté d'auto-affirmation et un positionnement dans le domaine personnel et artistique. À l'époque, il peint à la manière impressionniste, en plein air, avec un coup de pinceau court et large, et il accorde beaucoup d'importance à la lumière et à la couleur.
Au long de sa trajectoire, Dalí peint continuellement le paysage de Cadaqués et de Portlligat, tout comme Raphaël peignait celui d'Urbino. Les deux artistes traduisent dans leurs œuvres un paysage ultra-local qu'ils rendent universel. Avec le paysage, l'autoportrait est l'autre thème de prédilection de Dalí durant cette époque ; Autoportrait au cou raphaélesque, où il se représente avec Cadaqués en toile de fond, est en quelque chose une fusion des deux.
Autoportrait au cou raphaélesque, où il se représente avec Cadaqués en toile de fond, est en quelque chose une fusion des deux.
Obres de referència
Dalí Dixit
“J'avais laissé mes cheveux comme ceux d'une jeune fille et en me contemplant devant les miroirs, j'aimais adopter la pose et le regard mélancolique de Raphaël dans son autoportrait. J'attendis avec impatience l'apparition du premier duvet que je pourrais raser, en laissant toutefois pousser des favoris. Il me fallait faire un chef-d'œuvre, de ma tête, [...]”
Salvador Dalí, The Secret Life of Salvador Dalí, 1942
“J'ai besoin de la dimension locale de Portlligat, comme Raphaël avait besoin de celle d'Urbino, pour parvenir à l'universel par la voie du particulier”
Salvador Dalí, José María Massip, «Dalí, hoy», Destino, 1/04/1950.
Educa Dalí
Désireux de donner un caractère insolite à son apparence, le jeune Dalí s'inspira de Raphaël. Ultérieurement, il adopta des poses et un comportement extravagant pour attirer l'attention et se rendre visible. Au départ, les pattes firent l'affaire, plus tard ses moustaches devinrent sa marque de fabrique.
Examinez le portrait littéraire que Dalí fait de lui-même, et lancez-vous : faites le vôtre.
Un portrait de Salvador Dalí
Maîtres anciens les plus admirés : Raphaël et Vélasquez.
Contemporains les plus admirés : Picasso et moi.
Ma peinture la plus provocatrice : Débris d'une automobile donnant naissance à un cheval aveugle qui mord un téléphone.
Définition du surréalisme : Le surréalisme, c'est moi.
Couleur préférée : Vert absinthe.
Projet le plus urgent : Perfectionner pour les Nations unies un système de camouflage reposant sur ma théorie radicale de l'invisibilité.
Exercice favori : Monter - mais pas descendre - en ascenseur.
Note à l'intention des architectes : Vos conceptions sont trop âpres, pas assez mécanicistes : vous devriez satisfaire le désir de l'homme de retrouver son nid prénatal en utilisant des formes arrondies et non rigides et des matériaux protecteurs souples.
Pensée insaisissable : L'aviation est l'expression la plus spectaculaire de l'instinct sexuel.
Symbole le plus orgueilleux : Panonceau de ma chambre : « poète au travail ».
Principal espoir pour l'avenir : Une renaissance religieuse basée sur une forme progressiste de catholicisme.
Publié en Esquire , XVIII, n. 2, Nova York, août 1942
Pour en savoir plus
- Cristina Jutge, "Portrait de l'artiste adolescent", El Punt, Girona, 12/09/2005.
- Laura Bartolomé, Io Dalí, Gangemi Editore SpA, p.33-37.
Description
- N° cat.:
- 103
- Année:
- c. 1921
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 40.5 x 53 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Tout jeune, Salvador Dalí éprouvait déjà une grande admiration pour le peintre de la Renaissance Raphaël Sanzio (1483-1520), qu'il tenait pour un génie quasiment divin, exalté et vénéré dès son époque comme un des meilleurs peintres de son temps. En lire plus
Lorsque Dalí peignit cet autoportrait, à seulement dix-sept ans, il connaissait très bien l'Autoportrait de Raphaël (1506). Il voulait s'incarner dans le maître en tentant de lui ressembler, raison pour laquelle il se représente avec le même profil et flanqué d'un cou allongé, référence aux formes stylisées des œuvres du peintre de la Renaissance. Il l'indique également par le titre, où le cou est qualifié de raphaélesque, autrement dit à la manière, dans le style de Raphaël.
Adolescent, Dalí se portraiture à diverses reprises -l'Autoportrait de 1921 en serait un exemple -, et il utilise ce recours dans le but de montrer l'image qu'il souhaite offrir au monde. Il exprime donc une volonté d'auto-affirmation et un positionnement dans le domaine personnel et artistique. À l'époque, il peint à la manière impressionniste, en plein air, avec un coup de pinceau court et large, et il accorde beaucoup d'importance à la lumière et à la couleur.
Au long de sa trajectoire, Dalí peint continuellement le paysage de Cadaqués et de Portlligat, tout comme Raphaël peignait celui d'Urbino. Les deux artistes traduisent dans leurs œuvres un paysage ultra-local qu'ils rendent universel. Avec le paysage, l'autoportrait est l'autre thème de prédilection de Dalí durant cette époque ; Autoportrait au cou raphaélesque, où il se représente avec Cadaqués en toile de fond, est en quelque chose une fusion des deux.
Autoportrait au cou raphaélesque, où il se représente avec Cadaqués en toile de fond, est en quelque chose une fusion des deux.
Dalí Dixit
“J'avais laissé mes cheveux comme ceux d'une jeune fille et en me contemplant devant les miroirs, j'aimais adopter la pose et le regard mélancolique de Raphaël dans son autoportrait. J'attendis avec impatience l'apparition du premier duvet que je pourrais raser, en laissant toutefois pousser des favoris. Il me fallait faire un chef-d'œuvre, de ma tête, [...]”
Salvador Dalí, The Secret Life of Salvador Dalí, 1942
“J'ai besoin de la dimension locale de Portlligat, comme Raphaël avait besoin de celle d'Urbino, pour parvenir à l'universel par la voie du particulier”
Salvador Dalí, José María Massip, «Dalí, hoy», Destino, 1/04/1950.
Pour en savoir plus
- Cristina Jutge, "Portrait de l'artiste adolescent", El Punt, Girona, 12/09/2005.
- Laura Bartolomé, Io Dalí, Gangemi Editore SpA, p.33-37.
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Poésie d’Amérique
1943
Description
- N° cat.:
- 577
- Année:
- 1943
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 116 x 79 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Aux États-Unis, après l'étape surréaliste des années trente et plusieurs voyages avec Gala en Italie, où l'architecture et la peinture des classiques les émerveillent, Salvador Dalí peint Poésie d'Amérique. En lire plus
Dans cette œuvre, où classicisme et innovation fusionnent, on perçoit le modèle de composition Renaissance, ainsi qu'une anticipation du pop art : il y figure la première bouteille de Coca-Cola de l'histoire de l'art, dix-sept ans avant Andy Warhol (1928-1987, artiste américain et principal représentant du pop art).
Le modèle de composition de Poésie d'Amérique rappelle celui du Mariage de la Vierge, de Raphaël. Il s'agit d'une composition très similaire : la voûte céleste, la tour ajourée au fond, les escaliers, le personnage vêtu de bas rouges et la position particulière de ses jambes. Raphaël, pour sa part, avait pris pour modèle l'œuvre homonyme Le mariage de la Vierge (1501-04) du Pérugin (1448-1523), son maître. On voit donc que Dalí donne à sa composition les caractéristiques propres à la Renaissance.
Obres de referència
Dalí Dixit
“On put alors remarquer que ce fauteuil était entouré des plus grands trésors artistiques du monde. Les Fiançailles de la Vierge de Raphaël, du musée de Milan, La Vierge aux rochers de Léonard... Des piles de manuscrits, parmi les plus rares et les plus inestimables, et là-bas, derrière lui, dans la pénombre du centre de la pièce, La Victoire de Samothrace, la vraie, celle du Louvre, mais qui, dans cette horrible pièce rigide, avait l'air d'une méchante copie.”
Salvador Dalí, Hidden Faces, 1944
“Gala devenait le château inexpugnable qu'elle n'avait jamais cessé d'être. L'intimité et surtout les familiarités font décroître toutes les passions. La rigueur sentimentale et les distances comme le démontre le cérémonial névrotique de l'amour courtois accroissent la passion. Ainsi je me souviens après un long silence devant les épousailles de la Vierge de Raphaël au Musée de Milan, Gala poussa un soupir, s'exclamant : « Quel honneur de ne jamais connaître aucun membre de la famille de Raphaël. Imagine-toi quelle catastrophe d'être présenté à la tante de Raphaël, même lointaine”.
Salvador Dalí, Le point de vue de Dalí, Vogue, n. 522, Paris, 12/1971 – 01/1972
Educa Dalí
Si Dalí prenait pour référence les maîtres de la Renaissance, on voit qu'avec Poésie d'Amérique il devance son temps en intégrant à sa toile une bouteille de Coca-Cola.
Essaie de faire de même et ajoute de nouveaux éléments en forme de collage sur une de ses œuvres. Tu obtiendras des compositions tout à fait insolites. Répète la tentative avec une œuvre de Raphaël et compare-les.
Pour en savoir plus
- Fèlix Fanés. DALÍ. Cultura de Masses. Fundació La Caixa: Barcelona; Fundació Gala-Salvador Dalí: Figueres; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía: Madrid, 2004, p. 43.
Description
- N° cat.:
- 577
- Année:
- 1943
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 116 x 79 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Aux États-Unis, après l'étape surréaliste des années trente et plusieurs voyages avec Gala en Italie, où l'architecture et la peinture des classiques les émerveillent, Salvador Dalí peint Poésie d'Amérique. En lire plus
Dans cette œuvre, où classicisme et innovation fusionnent, on perçoit le modèle de composition Renaissance, ainsi qu'une anticipation du pop art : il y figure la première bouteille de Coca-Cola de l'histoire de l'art, dix-sept ans avant Andy Warhol (1928-1987, artiste américain et principal représentant du pop art).
Le modèle de composition de Poésie d'Amérique rappelle celui du Mariage de la Vierge, de Raphaël. Il s'agit d'une composition très similaire : la voûte céleste, la tour ajourée au fond, les escaliers, le personnage vêtu de bas rouges et la position particulière de ses jambes. Raphaël, pour sa part, avait pris pour modèle l'œuvre homonyme Le mariage de la Vierge (1501-04) du Pérugin (1448-1523), son maître. On voit donc que Dalí donne à sa composition les caractéristiques propres à la Renaissance.
Dalí Dixit
“On put alors remarquer que ce fauteuil était entouré des plus grands trésors artistiques du monde. Les Fiançailles de la Vierge de Raphaël, du musée de Milan, La Vierge aux rochers de Léonard... Des piles de manuscrits, parmi les plus rares et les plus inestimables, et là-bas, derrière lui, dans la pénombre du centre de la pièce, La Victoire de Samothrace, la vraie, celle du Louvre, mais qui, dans cette horrible pièce rigide, avait l'air d'une méchante copie.”
Salvador Dalí, Hidden Faces, 1944
“Gala devenait le château inexpugnable qu'elle n'avait jamais cessé d'être. L'intimité et surtout les familiarités font décroître toutes les passions. La rigueur sentimentale et les distances comme le démontre le cérémonial névrotique de l'amour courtois accroissent la passion. Ainsi je me souviens après un long silence devant les épousailles de la Vierge de Raphaël au Musée de Milan, Gala poussa un soupir, s'exclamant : « Quel honneur de ne jamais connaître aucun membre de la famille de Raphaël. Imagine-toi quelle catastrophe d'être présenté à la tante de Raphaël, même lointaine”.
Salvador Dalí, Le point de vue de Dalí, Vogue, n. 522, Paris, 12/1971 – 01/1972
Pour en savoir plus
- Fèlix Fanés. DALÍ. Cultura de Masses. Fundació La Caixa: Barcelona; Fundació Gala-Salvador Dalí: Figueres; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía: Madrid, 2004, p. 43.
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Galarina
1945
Description
- N° cat.:
- 597
- Année:
- 1945
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 64 x 50 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Dalí et Gala vécurent huit ans aux États-Unis, entre New York et la Californie. Ils y arrivèrent en 1940, fuyant la Deuxième Guerre mondiale. En 1941, Dalí exposa à la Julien Levy Gallery de New York. En lire plus
Le texte du catalogue de l'exposition est une véritable déclaration de principes : « Devenir classique ! Maintenant ou jamais ». Dalí prouve sa maîtrise de la technique classique avec ce portrait de Gala. Une fois de plus, il se base sur des œuvres de Raphaël comme références stylistiques à suivre.
Avec Galarina, en outre, il nous fait un clin d'œil en choisissant un titre qui rend hommage à son peintre de prédilection. Il modifie le nom de Gala en Galarina afin qu'il se rapproche de celui de la muse de Raphaël, Fornarina. Dalí exposa Galarina à la Bignou Gallery de New York en 1945, affirmant avoir peint cette huile six mois durant, à raison de trois heures par jour, et l'avoir intitulée Galarina parce que Gala signifiait pour lui ce que la Fornarina avait signifié pour Raphaël : une inspiration immense.
Obres de referència
Educa Dalí
À la Renaissance, les artistes travaillaient essentiellement sur commande. Tel n'est pourtant pas le cas de La Fornarina, que Raphaël peignit pour lui-même durant les dernières années de sa vie.
Le modèle que suit cette œuvre est celui d'une Vénus pudique, un des motifs artistiques les plus fréquents de l'Antiquité classique. Vénus y est représentée comme cherchant à dissimuler et couvrir ses seins et son pubis, moyennant quoi l'attention du spectateur est justement attirée sur ce qu'elle tâche de cacher. On voit que la Fornarina essaie de cacher légèrement un de ses seins, tandis que Gala, en revanche, en montre un et dissimule l'autre sous sa chemise. Toutes deux portent un bracelet, symbole d'union et de lien amoureux, en forme de serpent pour Gala et, dans le cas de la Fornarina, portant le nom du peintre, Raphaël Urbinas. Pour Dalí, il y avait un lien entre le sein nu de Gala et le morceau de pain de son œuvre La corbeille de pain de la même année.
Pour en savoir plus
- Lucia Moni. Dalí, devenir classique ! Maintenant ou jamais. Novembre 2018
Description
- N° cat.:
- 597
- Année:
- 1945
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 64 x 50 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Dalí et Gala vécurent huit ans aux États-Unis, entre New York et la Californie. Ils y arrivèrent en 1940, fuyant la Deuxième Guerre mondiale. En 1941, Dalí exposa à la Julien Levy Gallery de New York. En lire plus
Le texte du catalogue de l'exposition est une véritable déclaration de principes : « Devenir classique ! Maintenant ou jamais ». Dalí prouve sa maîtrise de la technique classique avec ce portrait de Gala. Une fois de plus, il se base sur des œuvres de Raphaël comme références stylistiques à suivre.
Avec Galarina, en outre, il nous fait un clin d'œil en choisissant un titre qui rend hommage à son peintre de prédilection. Il modifie le nom de Gala en Galarina afin qu'il se rapproche de celui de la muse de Raphaël, Fornarina. Dalí exposa Galarina à la Bignou Gallery de New York en 1945, affirmant avoir peint cette huile six mois durant, à raison de trois heures par jour, et l'avoir intitulée Galarina parce que Gala signifiait pour lui ce que la Fornarina avait signifié pour Raphaël : une inspiration immense.
Pour en savoir plus
- Lucia Moni. Dalí, devenir classique ! Maintenant ou jamais. Novembre 2018
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Description
- N° cat.:
- 661
- Année:
- 1951
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 43.2 x 33.1 cm
- Collection:
- Scottish National Gallery, Edimburg
Très jeune, Dalí montra un grand intérêt pour les sciences ; il avait dans sa bibliothèque un grand nombre de livres de physique, de mécanique quantique et de mathématiques. En lire plus
Dans ce dernier domaine, il fit surtout l'éloge de certains ouvrages d'architecture, notamment un traité de Luca Pacioli (1445-1514), référence humaniste de la Renaissance ; ses connaissances couvraient de nombreux domaines, tous ceux nécessaires pour atteindre au savoir suprême.
C'est dans cette ligne que se situe Dalí, lequel, grâce à l'intérêt et l'étude de tant de disciplines différentes, peut lui aussi être considéré comme un homme de la Renaissance. Un des traités les plus fameux de Luca Pacioli porte sur la Divine proportion, ou nombre d'or, que Dalí étudia à fond à la fin des années quarante. Ce traité avait bénéficié de la collaboration de Léonard de Vinci (1452-1519, artiste, ingénieur, inventeur, anatomiste...), avec lequel Pacioli avait étudié en profondeur la section dorée. Il faut également rappeler les études que De Vinci avait consacrées à la proportion du corps humain, avec la célèbre illustration de l'Homme de Vitruve, où il fait référence au traité De architectura de Vitruve (I siècle av. J.-C.), un des plus importants de la Rome antique. Dalí évoque également ce texte à travers un dessin préparatoire de l'œuvre Léda atomique, où il fait étalage de toutes les connaissances qu'il a acquises grâce à ces traités.
On trouve dans cette peinture une série d'éléments exprimés en vitesse et désintégration qui, vus ensemble, font apparaître le visage d'une madone raphaélesque initialement dissimulé par le reste de la composition. En même temps, on se rend compte que la tête de cette madone est elle-même la coupole du Pantheón de Rome, édifice d'époque romaine qui est tenu pour le comble de la perfection en architecture et où, en outre, est enterré Raphaël.
Obres de referència
Dalí Dixit
S.R : “Pensez-vous que les peintres que vous admirez, par exemple Vermeer ou Raphaël, étaient érudits en matière de connaissances scientifiques de leur époque ? ».
SD : « Raphaël connaissait absolument toutes les avancées mathématiques de son époque. N'oubliez que c'était celle de Luca Pacioli”.Selden Rodman, Salvador Dalí, “Dalí The Great?”, Controversy, Philadelphia, 31/05/1959
“Les coupoles de la Renaissance qui répondaient à la coupole du ciel m'apparaissent en un éclair de génie comme des réceptacles de la conscience. J'en reprends le thème dans Tête raphaélesque explosant et j'exprime un message métaphysique transcendant dans mon Manifeste mystique”.
André Parinaud, Salvador Dalí Comment on devient Dalí, 1973.
Educa Dalí
La Renaissance, comme son nom l'indique, est une époque de renouvellement de la société, laquelle, peu à peu, abandonne les formes de pensée de Moyen Âge - beaucoup plus ancrées dans des conceptions théocentristes - pour concevoir la connaissance d'un point de vue anthropocentriste. L'homme devient le centre de l'univers, à la place de Dieu : la pensée humaniste voit le jour, c'est la naissance de l'époque moderne.
Dans le domaine des arts, la peinture fait un pas en avant pour représenter la réalité de manière nettement plus vraisemblable; c'est pourquoi la technique de la perspective acquiert de l'importance. Ce sera un moment majeur pour les traités de peinture et d'architecture, que Dalí lit attentivement. Un des textes les plus remarquables de cette époque s'intitule Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, de Giorgio Vasari, publié en 1550, où figurent les biographies de personnages comme Raphaël, que Vasari surnomme “le divin”.
Pour en savoir plus
- Carme Ruiz, Salvador Dalí et la science. Au-delà d'une simple curiosité. Centre d'Études Daliniennes, Fundació Gala-Salvador Dalí: Figueres, 2010.
Description
- N° cat.:
- 661
- Année:
- 1951
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 43.2 x 33.1 cm
- Collection:
- Scottish National Gallery, Edimburg
Très jeune, Dalí montra un grand intérêt pour les sciences ; il avait dans sa bibliothèque un grand nombre de livres de physique, de mécanique quantique et de mathématiques. En lire plus
Dans ce dernier domaine, il fit surtout l'éloge de certains ouvrages d'architecture, notamment un traité de Luca Pacioli (1445-1514), référence humaniste de la Renaissance ; ses connaissances couvraient de nombreux domaines, tous ceux nécessaires pour atteindre au savoir suprême.
C'est dans cette ligne que se situe Dalí, lequel, grâce à l'intérêt et l'étude de tant de disciplines différentes, peut lui aussi être considéré comme un homme de la Renaissance. Un des traités les plus fameux de Luca Pacioli porte sur la Divine proportion, ou nombre d'or, que Dalí étudia à fond à la fin des années quarante. Ce traité avait bénéficié de la collaboration de Léonard de Vinci (1452-1519, artiste, ingénieur, inventeur, anatomiste...), avec lequel Pacioli avait étudié en profondeur la section dorée. Il faut également rappeler les études que De Vinci avait consacrées à la proportion du corps humain, avec la célèbre illustration de l'Homme de Vitruve, où il fait référence au traité De architectura de Vitruve (I siècle av. J.-C.), un des plus importants de la Rome antique. Dalí évoque également ce texte à travers un dessin préparatoire de l'œuvre Léda atomique, où il fait étalage de toutes les connaissances qu'il a acquises grâce à ces traités.
On trouve dans cette peinture une série d'éléments exprimés en vitesse et désintégration qui, vus ensemble, font apparaître le visage d'une madone raphaélesque initialement dissimulé par le reste de la composition. En même temps, on se rend compte que la tête de cette madone est elle-même la coupole du Pantheón de Rome, édifice d'époque romaine qui est tenu pour le comble de la perfection en architecture et où, en outre, est enterré Raphaël.
Dalí Dixit
S.R : “Pensez-vous que les peintres que vous admirez, par exemple Vermeer ou Raphaël, étaient érudits en matière de connaissances scientifiques de leur époque ? ».
SD : « Raphaël connaissait absolument toutes les avancées mathématiques de son époque. N'oubliez que c'était celle de Luca Pacioli”.Selden Rodman, Salvador Dalí, “Dalí The Great?”, Controversy, Philadelphia, 31/05/1959
“Les coupoles de la Renaissance qui répondaient à la coupole du ciel m'apparaissent en un éclair de génie comme des réceptacles de la conscience. J'en reprends le thème dans Tête raphaélesque explosant et j'exprime un message métaphysique transcendant dans mon Manifeste mystique”.
André Parinaud, Salvador Dalí Comment on devient Dalí, 1973.
Pour en savoir plus
- Carme Ruiz, Salvador Dalí et la science. Au-delà d'une simple curiosité. Centre d'Études Daliniennes, Fundació Gala-Salvador Dalí: Figueres, 2010.
-
Description
- N° cat.:
- 683
- Année:
- c. 1954
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 81 x 66 cm
- Collection:
- Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid
Dans la ligne du grand intérêt de Dalí pour la science dont nous avons parlé, il faut savoir qu'il était abonné à différentes revues scientifiques grâce auxquelles il se tenait au courant des études de son temps. En lire plus
Le groupe surréaliste fit également montre d'une grande curiosité pour la physique moderne, surtout après la publication de la théorie de la relativité d'Albert Einstein (1879-1955, physicien allemand/américain, un des scientifiques majeurs du XXe siècle).
En 1945, l'explosion de la bombe atomique eut sur Dalí l'effet « d'un ébranlement sismique » et l'amena à se consacrer intensément à l'étude et à la connaissance des atomes. Le peintre trouva dans le mysticisme la voie pour appréhender le fonctionnement de la réalité ; en 1951, il écrivit le Manifeste mystique. Dalí nomme mystique nucléaire la fusion du mysticisme et de la science.
Cette composition nous amène à évoquer la célèbre œuvre de Salvador Dalí intitulée Galatée aux sphères, où il représente une série de particules circulaires qui, semblant se mouvoir, nous rappellent un principe primordial du domaine de la mécanique quantique : le principe d'incertitude de Werner Karl Heisenberg (1901-1976, physicien allemand connu pour ses travaux en mécanique quantique). Si l'on observe le visage de cette toile, on se rend compte qu'il obéit aux mêmes caractéristiques que la Galatée des sphères citée plus haut, avec, au lieu du visage de Gala, celui de La Vierge au chardonneret de Raphaël. Une fois encore, Dalí combine les thèmes relatifs à la mystique nucléaire : l'esthétique classiciste et le monde des sciences.
Obres de referència
Dalí Dixit
“L'explosion atomique du 6 août 1945 m'avait sismiquement ébranlé. Désormais l'atome était mon sujet de réflexion préféré. Bien des paysages peints durant cette période expriment la grande peur que j'éprouvai à l'annonce de cette explosion”.
André Parinaud, Salvador Dalí Comment on devient Dalí, 1973.
“Galatea qui est la galanymphe de la géologie marine pure et gigantesque prend forme lentement mais inéluctablement dans l'élan raphaélesquenucléaire de mon prochain et sublime tableau”.
Salvador Dalí Journal d’un génie. La Table Ronde, Paris, 1964.
Educa Dalí
Les théories atomiques surprirent et inspirèrent Dalí au point d'imprimer à son œuvre un tournant radical, dit mystique-nucléaire. Le mysticisme des classiques associé aux théories nucléaires devint la source d'inspiration stylistique de Dalí. Le corpus théorique de cette période culmine avec la publication de son Manifeste mystique. Dalí disait qu'il y avait une poésie insoupçonnée dans l'intégration et la désintégration de l'atome, au point qu'il commença à atomiser ou à désintégrer ses compositions, comme on peut le voir avec l'œuvre intitulé La vitesse maximale de la Madone de Raphaël.
Essaie de désintégrer une œuvre qui te plait à l'aide d'atomes sphériques. Tu trouveras sûrement la poésie insoupçonnée dont nous parlait Dalí.
Pour en savoir plus
Description
- N° cat.:
- 683
- Année:
- c. 1954
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 81 x 66 cm
- Collection:
- Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid
Dans la ligne du grand intérêt de Dalí pour la science dont nous avons parlé, il faut savoir qu'il était abonné à différentes revues scientifiques grâce auxquelles il se tenait au courant des études de son temps. En lire plus
Le groupe surréaliste fit également montre d'une grande curiosité pour la physique moderne, surtout après la publication de la théorie de la relativité d'Albert Einstein (1879-1955, physicien allemand/américain, un des scientifiques majeurs du XXe siècle).
En 1945, l'explosion de la bombe atomique eut sur Dalí l'effet « d'un ébranlement sismique » et l'amena à se consacrer intensément à l'étude et à la connaissance des atomes. Le peintre trouva dans le mysticisme la voie pour appréhender le fonctionnement de la réalité ; en 1951, il écrivit le Manifeste mystique. Dalí nomme mystique nucléaire la fusion du mysticisme et de la science.
Cette composition nous amène à évoquer la célèbre œuvre de Salvador Dalí intitulée Galatée aux sphères, où il représente une série de particules circulaires qui, semblant se mouvoir, nous rappellent un principe primordial du domaine de la mécanique quantique : le principe d'incertitude de Werner Karl Heisenberg (1901-1976, physicien allemand connu pour ses travaux en mécanique quantique). Si l'on observe le visage de cette toile, on se rend compte qu'il obéit aux mêmes caractéristiques que la Galatée des sphères citée plus haut, avec, au lieu du visage de Gala, celui de La Vierge au chardonneret de Raphaël. Une fois encore, Dalí combine les thèmes relatifs à la mystique nucléaire : l'esthétique classiciste et le monde des sciences.
Dalí Dixit
“L'explosion atomique du 6 août 1945 m'avait sismiquement ébranlé. Désormais l'atome était mon sujet de réflexion préféré. Bien des paysages peints durant cette période expriment la grande peur que j'éprouvai à l'annonce de cette explosion”.
André Parinaud, Salvador Dalí Comment on devient Dalí, 1973.
“Galatea qui est la galanymphe de la géologie marine pure et gigantesque prend forme lentement mais inéluctablement dans l'élan raphaélesquenucléaire de mon prochain et sublime tableau”.
Salvador Dalí Journal d’un génie. La Table Ronde, Paris, 1964.
-
Madone microphysique
c. 1954
Description
- N° cat.:
- 685
- Année:
- c. 1954
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 24.5 x 18.7 cm
- Collection:
- Collection privée
Nous avons évoqué le grand intérêt que certains traités d'architecture inspiraient à Dalí, notamment celui de Luca Pacioli, où était expliqué le nombre d'or, également appelé Divine proportion. En lire plus
Dalí saisit toute occasion de dessiner des éléments de la nature qui affichent cette proportion si parfaite, et la corne de rhinocéros est l'un d'eux. Sa courbe a une forme logarithmique parfaite ; aussi cette partie de l'animal apparait-elle continuellement dans les œuvres daliniennes à partir des années cinquante, lorsque le peintre s'emploie à transmettre par ses toiles les connaissances mathématiques ainsi qu'un langage classique riche de références à Raphaël.
Dans cette œuvre, parmi un ensemble de cornes de rhinocéros exprimés en vitesse et désintégration apparait le visage de La Vierge au chardonneret de Raphaël.Obres de referència
Dalí Dixit
“Le rhinocéros est l'unique animal qui porte au bout de son nez une courbe logarithmique parfaite, [...] Leonard de Vinci avait étudié le tournesol, et moi j'ai étudié le chou-fleur : j'ai donné un jour une conférence à la Sorbonne, avec une Rolls pleine de choux-fleurs. Un fameux scandale.”
Michaël DelMar, Salvador Dalí, “Astroview”, Façade, Paris, 1978
Educa Dalí
La spirale de Fibonacci est la forme logarithmique parfaite faisant intervenir le nombre d'or. On peut l'observer dans la forme des graines de la fleur de tournesol, du chou-fleur, de la carapace de certains animaux marins, de la fleur de l'artichaut, de la corne du rhinocéros, des oursins, etc. Si tu regardes bien, la présence répétée de tous ces éléments dans l'œuvre dalinienne n'est pas un hasard.
Cherche la spirale parfaite parmi les éléments qui t'entourent : tu seras surpris de la trouver un peu partout.
Pour en savoir plus
Description
- N° cat.:
- 685
- Année:
- c. 1954
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 24.5 x 18.7 cm
- Collection:
- Collection privée
Nous avons évoqué le grand intérêt que certains traités d'architecture inspiraient à Dalí, notamment celui de Luca Pacioli, où était expliqué le nombre d'or, également appelé Divine proportion. En lire plus
Dalí saisit toute occasion de dessiner des éléments de la nature qui affichent cette proportion si parfaite, et la corne de rhinocéros est l'un d'eux. Sa courbe a une forme logarithmique parfaite ; aussi cette partie de l'animal apparait-elle continuellement dans les œuvres daliniennes à partir des années cinquante, lorsque le peintre s'emploie à transmettre par ses toiles les connaissances mathématiques ainsi qu'un langage classique riche de références à Raphaël.
Dans cette œuvre, parmi un ensemble de cornes de rhinocéros exprimés en vitesse et désintégration apparait le visage de La Vierge au chardonneret de Raphaël.Dalí Dixit
“Le rhinocéros est l'unique animal qui porte au bout de son nez une courbe logarithmique parfaite, [...] Leonard de Vinci avait étudié le tournesol, et moi j'ai étudié le chou-fleur : j'ai donné un jour une conférence à la Sorbonne, avec une Rolls pleine de choux-fleurs. Un fameux scandale.”
Michaël DelMar, Salvador Dalí, “Astroview”, Façade, Paris, 1978
-
L’assomption de sainte- Cécile
c. 1955
Description
- N° cat.:
- 706
- Année:
- c. 1955
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 81.5 x 66.5 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Salvador Dalí traite avec cette œuvre le grand thème religieux de l'assomption. On pourrait penser à première vue que la toile est uniquement remplie de cornes de rhinocéros ; pourtant, si on regarde bien le centre de la composition, on s'aperçoit que s'y cache la silhouette d'une madone, et pas n'importe laquelle : la Sainte Catherine d'Alexandrie de Raphaël, de 1507. En lire plus
Se manifeste ici de nouveau l'influence du peintre de la Renaissance sur Dalí, qui peint cette toile dans son atelier de Portlligat d'après une image de l'œuvre de Raphaël placée près de son chevalet. Les photos de Dalí en action dans ses studios et l'observation de son matériel d'atelier nous fournissent des informations précieuses quant à sa méthode de travail. Dalí fit un calque de l'image par la méthode du quadrillage - consistant à dessiner une grille sur l'image à copier, technique qui aide à agrandir ou réduire la dimension du modèle - puis le reporta sur la toile à l'aide de la feuille transparente.
On constate ainsi que Dalí dominait précisément les ressources techniques - il maitrisait à la perfection la technique pour copier, calquer et transporter des images - mais encore qu'il savait intégrer ces images dans son monde particulier, en l'occurrence celui de la mystique nucléaire. Le résultat est une œuvre d'une créativité extraordinaire.
Obres de referència
Dalí Dixit
“J'ai découvert dans Raphaël, on le voit très sensiblement dans le cou, dans la forme du cou, j'ai fait des analyses tout est formé, de même que ces angles, avec des cubes et des cylindres ; Raphaël peignait uniquement avec des galbes, des formes très semblables aux courbes logarithmiques qui sont présentes dans la corne de rhinocéros.”
Salvador Dalí, “Aspects phénoménologiques de la méthode paranoïaque critique. Conférence en Sorbonne”, La Vie Médicale, Paris, Décembre 1956.
“L'important, c'est de peindre les sujets en accord avec l'époque qui est la nôtre, c'est-à-dire 1951. Cela veut dire que si Raphaël peignait une vierge selon la cosmogonie de la Renaissance, aujourd'hui, cette cosmogonie n'est plus la même. Ce même sujet que Raphaël a peint, s'il le peignait aujourd'hui, comme il disposerait de nouvelles connaissances (comme par exemple la physique nucléaire ou la psychanalyse), il le peindrait aussi bien qu'il le faisait alors, mais il le ferait en accord avec la cosmogonie actuelle. Le sujet religieux est, pour moi, le plus ancien et le plus actuel. Mais il doit être traité à la lumière des connaissances scientifiques de notre temps [...]”
Manuel del Arco, Salvador Dalí, Dalí al desnudo, 1952.
“Il est faux que je me prenne, comme on l'a dit, pour le meilleur peintre du monde. La peinture n'est pour moi qu'une des plus imparfaites manifestations de mon intelligence. Je suis un mauvais peintre. Si je compare mes toiles à celles de la Renaissance, à celles de Raphaël par exemple, je me rends compte du désastre total de toute mon œuvre. Mais cela n'empêche que je suis, grâce à mon style, l'un des meilleurs artistes actuels.”
S.a., Salvador Dalí, Une interview exceptionnelle Dalí se confesse, Arts, n. 674, Paris, 11/06/1958
Educa Dalí
On voit que, dans le processus d'exécution de L'Assomption de sainte-Cécile, Dalí prend pour base un calque de l'œuvre de Raphaël. Dalí n'avait aucun scrupule à copier les classiques ; de fait, il les admirait énormément et, comparé à eux, se tenait pour un peintre très modeste.
Pour en savoir plus
- Montse Aguer, Œuvre choisie: L'Assomption de sainte-Cécile. Novembre 2018
- Irene Civil, Dans l'atelier de Dalí. La méthode de travail de l'Assomption de Sainte-Cécile. Novembre 2018
Publifoto, le tableau L'Assomption de sainte-Cécile de Dalí sous une reproduction de Sainte-Catherine d'Alexandrie de Raphael dans l'atelier de la maison de Portlligat, c. 1955. Fundació Gala-Salvador Dalí. Figueres.
PublifotoDescription
- N° cat.:
- 706
- Année:
- c. 1955
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 81.5 x 66.5 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Salvador Dalí traite avec cette œuvre le grand thème religieux de l'assomption. On pourrait penser à première vue que la toile est uniquement remplie de cornes de rhinocéros ; pourtant, si on regarde bien le centre de la composition, on s'aperçoit que s'y cache la silhouette d'une madone, et pas n'importe laquelle : la Sainte Catherine d'Alexandrie de Raphaël, de 1507. En lire plus
Se manifeste ici de nouveau l'influence du peintre de la Renaissance sur Dalí, qui peint cette toile dans son atelier de Portlligat d'après une image de l'œuvre de Raphaël placée près de son chevalet. Les photos de Dalí en action dans ses studios et l'observation de son matériel d'atelier nous fournissent des informations précieuses quant à sa méthode de travail. Dalí fit un calque de l'image par la méthode du quadrillage - consistant à dessiner une grille sur l'image à copier, technique qui aide à agrandir ou réduire la dimension du modèle - puis le reporta sur la toile à l'aide de la feuille transparente.
On constate ainsi que Dalí dominait précisément les ressources techniques - il maitrisait à la perfection la technique pour copier, calquer et transporter des images - mais encore qu'il savait intégrer ces images dans son monde particulier, en l'occurrence celui de la mystique nucléaire. Le résultat est une œuvre d'une créativité extraordinaire.
Dalí Dixit
“J'ai découvert dans Raphaël, on le voit très sensiblement dans le cou, dans la forme du cou, j'ai fait des analyses tout est formé, de même que ces angles, avec des cubes et des cylindres ; Raphaël peignait uniquement avec des galbes, des formes très semblables aux courbes logarithmiques qui sont présentes dans la corne de rhinocéros.”
Salvador Dalí, “Aspects phénoménologiques de la méthode paranoïaque critique. Conférence en Sorbonne”, La Vie Médicale, Paris, Décembre 1956.
“L'important, c'est de peindre les sujets en accord avec l'époque qui est la nôtre, c'est-à-dire 1951. Cela veut dire que si Raphaël peignait une vierge selon la cosmogonie de la Renaissance, aujourd'hui, cette cosmogonie n'est plus la même. Ce même sujet que Raphaël a peint, s'il le peignait aujourd'hui, comme il disposerait de nouvelles connaissances (comme par exemple la physique nucléaire ou la psychanalyse), il le peindrait aussi bien qu'il le faisait alors, mais il le ferait en accord avec la cosmogonie actuelle. Le sujet religieux est, pour moi, le plus ancien et le plus actuel. Mais il doit être traité à la lumière des connaissances scientifiques de notre temps [...]”
Manuel del Arco, Salvador Dalí, Dalí al desnudo, 1952.
“Il est faux que je me prenne, comme on l'a dit, pour le meilleur peintre du monde. La peinture n'est pour moi qu'une des plus imparfaites manifestations de mon intelligence. Je suis un mauvais peintre. Si je compare mes toiles à celles de la Renaissance, à celles de Raphaël par exemple, je me rends compte du désastre total de toute mon œuvre. Mais cela n'empêche que je suis, grâce à mon style, l'un des meilleurs artistes actuels.”
S.a., Salvador Dalí, Une interview exceptionnelle Dalí se confesse, Arts, n. 674, Paris, 11/06/1958
Pour en savoir plus
- Montse Aguer, Œuvre choisie: L'Assomption de sainte-Cécile. Novembre 2018
- Irene Civil, Dans l'atelier de Dalí. La méthode de travail de l'Assomption de Sainte-Cécile. Novembre 2018
Publifoto, le tableau L'Assomption de sainte-Cécile de Dalí sous une reproduction de Sainte-Catherine d'Alexandrie de Raphael dans l'atelier de la maison de Portlligat, c. 1955. Fundació Gala-Salvador Dalí. Figueres.
Publifoto -
Description
- N° cat.:
- 734
- Année:
- 1958
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 225.7 x 191.1 cm
- Collection:
- The Metropolitan Museum of Art, New York
En 1958, Dalí écrit le Manifeste de l'antimatière, où il précise que son monde iconographique n'explore plus désormais le monde intérieur de la période surréaliste, avec des références constantes à Sigmund Freud (1856-1939, médecin neurologue, père de la psychanalyse), mais se consacre à l'exploration du monde extérieur, celui de la physique. Dalí déclare que le nouveau père de cette science est le docteur Heisenberg, physicien qui a développé le principe d'incertitude, selon lequel il est impossible de connaître au même moment la vitesse et la position d'une particule. En lire plus
Dans cette œuvre, comme Dalí l'expose dans le sous-titre, nous est présenté un jeu visuel où apparaissent trois différentes images, en fonction de la distance à laquelle le spectateur se situe par rapport au tableau. Dalí était passionné par les jeux visuels et les illusions d'optique. À cet égard, nous citerons la plus connue de ses doubles images, qu'il allait exécuter des années après : Gala nue regardant la mer qui à 18 mètres laisse apparaître le president Lincoln (1975).
Obres de referència
Dalí Dixit
“De la même façon qu'il m'avait été facile, du temps de ma scolarité avec Monsieur Trayter, de répéter l'expérience de voir " ce que je voulais " dans les taches d'humidité de la voûte, et que j'avais pu reproduire plus tard cette expérience avec les formes des nuages en mouvement de la tempête estivale au Molí de la Torre, au début de mon adolescence, ce pouvoir magique consistant à transformer le monde au-delà des limites des " images visuelles " s'ouvrit une voie jusqu'aux domaines sentimentaux de ma propre vie, de telle sorte que je parvins à maîtriser cette faculté thaumaturgique grâce à laquelle il m'était donné, à tout moment et en toute circonstance, toujours, de voir quelque chose de différent, ou, en revanche - ce qui revient au même -, " de voir toujours la même chose " dans des choses différentes “.
Salvador Dalí, The Secret Life of Salvador Dalí, 1942
Educa Dalí
Dès l'enfance, Dalí montra une certaine fascination pour les jeux visuels et les effets d'optique. À l'école, son instituteur, Esteve Trayter, possédait plusieurs lentilles et appareils d'optiques qu'il montrait à ses élèves. Le petit Dalí s'en émerveilla tant et cette expérience fit une telle impression sur sa façon de voir la réalité qu'il en fut marqué pour toute la vie.
Pour en savoir plus
Description
- N° cat.:
- 734
- Année:
- 1958
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 225.7 x 191.1 cm
- Collection:
- The Metropolitan Museum of Art, New York
En 1958, Dalí écrit le Manifeste de l'antimatière, où il précise que son monde iconographique n'explore plus désormais le monde intérieur de la période surréaliste, avec des références constantes à Sigmund Freud (1856-1939, médecin neurologue, père de la psychanalyse), mais se consacre à l'exploration du monde extérieur, celui de la physique. Dalí déclare que le nouveau père de cette science est le docteur Heisenberg, physicien qui a développé le principe d'incertitude, selon lequel il est impossible de connaître au même moment la vitesse et la position d'une particule. En lire plus
Dans cette œuvre, comme Dalí l'expose dans le sous-titre, nous est présenté un jeu visuel où apparaissent trois différentes images, en fonction de la distance à laquelle le spectateur se situe par rapport au tableau. Dalí était passionné par les jeux visuels et les illusions d'optique. À cet égard, nous citerons la plus connue de ses doubles images, qu'il allait exécuter des années après : Gala nue regardant la mer qui à 18 mètres laisse apparaître le president Lincoln (1975).
Dalí Dixit
“De la même façon qu'il m'avait été facile, du temps de ma scolarité avec Monsieur Trayter, de répéter l'expérience de voir " ce que je voulais " dans les taches d'humidité de la voûte, et que j'avais pu reproduire plus tard cette expérience avec les formes des nuages en mouvement de la tempête estivale au Molí de la Torre, au début de mon adolescence, ce pouvoir magique consistant à transformer le monde au-delà des limites des " images visuelles " s'ouvrit une voie jusqu'aux domaines sentimentaux de ma propre vie, de telle sorte que je parvins à maîtriser cette faculté thaumaturgique grâce à laquelle il m'était donné, à tout moment et en toute circonstance, toujours, de voir quelque chose de différent, ou, en revanche - ce qui revient au même -, " de voir toujours la même chose " dans des choses différentes “.
Salvador Dalí, The Secret Life of Salvador Dalí, 1942
-
Madone cosmique
c. 1958
Description
- N° cat.:
- 746
- Année:
- c. 1958
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 152.4 x 91.4 cm
- Collection:
- Collection privée
La Madone Sixtine de Raphaël est reproduite dans de nombreuses œuvres de Dalí, et la Madone cosmique en est un exemple parmi d'autres. Le sous-titre de l'œuvre renvoie à la thématique de l'oreille, celle de Van Gogh cette fois-ci, non celle d'un ange. En lire plus
Au bas de la Madone Sixtine de Raphaël figurent les deux anges les plus célèbres de l'histoire de l'art. Pour la Noël 1973, Salvador Dalí crée une carte postale intitulée Ange doré où il rend hommage à Raphaël et à ses anges. Il l'accompagne du texte suivant : “L'ange doré raphaélesque porteur de l'arbre de Noël, symbole auguste du " Gloria in Excelsis Deo ".
Obres de referència
Dalí Dixit
“L'idée de l'ange me stimule. Car si Dieu est insaisissable, il est cosmique parce que ne pouvant être limité ; les anges eux ont des formes. Proton et neutron sont pour moi des éléments angéliques. Raphaël et saint Jean de la Croix sont proches des anges. Je cherche à me rapprocher du monde angélique par chasteté et la spiritualité hyper-esthétiques paranoïa-critiques de ces illustrations. Mon ascèse pour gagner le ciel.”
André Parinaud, Salvador Dalí, Comment on devient Dalí, 1973.
Educa Dalí
Les anges sont récurrents dans l'œuvre de Raphaël ; chez Dalí également. Ceux de Salvador Dalí évoluent au point d'être représentés sous la forme de lavabos, comme ceux que l'on voit dans le patio du Théâtre-musée Dalí de Figueres. Il s'agit d'un ready-made - un objet ordinaire de la vie quotidienne est choisi par l'artiste, qui le sort de son contexte pour le situer dans un espace différent, où il acquiert une nouvelle signification poétique -, mais c'est aussi un clin d'œil à son ami et artiste admiré Marcel Duchamp (1887-1962), créateur du ready-made Fontaine (1917).
Pour en savoir plus
Description
- N° cat.:
- 746
- Année:
- c. 1958
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 152.4 x 91.4 cm
- Collection:
- Collection privée
La Madone Sixtine de Raphaël est reproduite dans de nombreuses œuvres de Dalí, et la Madone cosmique en est un exemple parmi d'autres. Le sous-titre de l'œuvre renvoie à la thématique de l'oreille, celle de Van Gogh cette fois-ci, non celle d'un ange. En lire plus
Au bas de la Madone Sixtine de Raphaël figurent les deux anges les plus célèbres de l'histoire de l'art. Pour la Noël 1973, Salvador Dalí crée une carte postale intitulée Ange doré où il rend hommage à Raphaël et à ses anges. Il l'accompagne du texte suivant : “L'ange doré raphaélesque porteur de l'arbre de Noël, symbole auguste du " Gloria in Excelsis Deo ".
Dalí Dixit
“L'idée de l'ange me stimule. Car si Dieu est insaisissable, il est cosmique parce que ne pouvant être limité ; les anges eux ont des formes. Proton et neutron sont pour moi des éléments angéliques. Raphaël et saint Jean de la Croix sont proches des anges. Je cherche à me rapprocher du monde angélique par chasteté et la spiritualité hyper-esthétiques paranoïa-critiques de ces illustrations. Mon ascèse pour gagner le ciel.”
André Parinaud, Salvador Dalí, Comment on devient Dalí, 1973.
-
Description
- N° cat.:
- 748
- Année:
- 1958
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 200 x 130 cm
- Collection:
- Collection privée
La peinture montre le visage de la Madone Sixtine de Raphaël se transformant en celui de Gala. Toutes deux bercent l'enfant Jésus de la même manière, et Dalí peint La Vierge de Guadalupe avec les formes douces, fines et harmonieuses si caractéristiques des toiles de Raphaël. En lire plus
Dalí admire Raphaël et ne cesse d'en faire l'éloge. En 1948, il écrit son propre traité de peinture, 50 secrets magiques pour peindre, inspiré des traités de la Renaissance, où il apporte et développe conseils, recommandations et idées à l'intention de jeunes peintres, accompagnés d'illustrations. Il présente même un tableau comparatif où sont notés différents peintres modernes et anciens par rapport à différents aspects tels la technique, l'inspiration, la couleur, la thématique, le génie, la composition, l'originalité, le mystère et l'authenticité. Évidemment, comme il ne pouvait en aller autrement, Raphaël figure parmi les mieux notés.
Obres de referència
Dalí Dixit
“Raphaël disait que, pour réussir un tableau, il faut penser à tout autre chose en maniant le pinceau. Ses ateliers étaient bondés de beaux personnages enlacés, de chanteurs, de musiciens, de poètes qui récitaient leurs vers. Quan le soir vient et que vous vous reculez pour regarder votre toile, soyez surpris par ce qui est né de vos doigts. Que le meilleur de vous surgisse d'un automatisme, alors que vos pensées ont navigué sur mille courants diaprés, changeants, sans cesse entrecroisés, navigation hasardeuse, délirante, d'îles en îles inattendues.”
Louis Pauwels, Salvador Dalí, Les Passions selon Dalí, 1968.
Educa Dalí
Dans son livre 50 secrets magiques pour peindre, Dalí présente une série de conseils et de savoir-faire à l'intention des peintres et des artistes.
Regarde les dix règles que propose Dalí aux futurs artistes et essaye de dresser ton propre décalogue.
Dix règles pour celui qui eut être peintre
- Peintre, mieux vaut être riche que pauvre ; apprends donc comment faire naître de ton pinceau l'or et les pierres précieuses.
- Ne crains pas la perfection : tu ne l'atteindras jamais !
- Commence par apprendre à dessiner et à peindre comme les anciens maîtres. Tu pourras ensuite faire comme tu voudras, chacun te respectera.
- Ne jette pas aux orties ton œil, ta main ni ton cerveau, car tu auras besoin d'eux si tu deviens peintre.
- Si tu es de ceux qui croient que l'art moderne a surpassé Vermeer et Raphaël, ne lis pas ce livre et continue dans ta béate idiotie.
- Ne vomis pas sur ta peinture car c'est la peinture qui pourrait vomir sur toi quand tu seras mort.
- Pas de chef-d'œuvre dans la paresse !
- Peintre, peins !
- Peintre, ne bois pas d'alcool et ne chique le hachisch que cinq fois dans ta vie.
- Si la peinture ne t'aime pas, tout ton amour pour elle sera sans effet. »
Salvador Dalí, 50 secrets of magic craftsmanship, 1948.
Pour en savoir plus
- Lucia Moni. "Dalí, devenir classique ! Mantenant ou jamais.". Novembre 2018
Salvador Dalí, page du manuscrit de 50 secrets magiques : tableau d'évaluation, c. 1947. Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres.
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres, 2018
Description
- N° cat.:
- 748
- Année:
- 1958
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 200 x 130 cm
- Collection:
- Collection privée
La peinture montre le visage de la Madone Sixtine de Raphaël se transformant en celui de Gala. Toutes deux bercent l'enfant Jésus de la même manière, et Dalí peint La Vierge de Guadalupe avec les formes douces, fines et harmonieuses si caractéristiques des toiles de Raphaël. En lire plus
Dalí admire Raphaël et ne cesse d'en faire l'éloge. En 1948, il écrit son propre traité de peinture, 50 secrets magiques pour peindre, inspiré des traités de la Renaissance, où il apporte et développe conseils, recommandations et idées à l'intention de jeunes peintres, accompagnés d'illustrations. Il présente même un tableau comparatif où sont notés différents peintres modernes et anciens par rapport à différents aspects tels la technique, l'inspiration, la couleur, la thématique, le génie, la composition, l'originalité, le mystère et l'authenticité. Évidemment, comme il ne pouvait en aller autrement, Raphaël figure parmi les mieux notés.
Dalí Dixit
“Raphaël disait que, pour réussir un tableau, il faut penser à tout autre chose en maniant le pinceau. Ses ateliers étaient bondés de beaux personnages enlacés, de chanteurs, de musiciens, de poètes qui récitaient leurs vers. Quan le soir vient et que vous vous reculez pour regarder votre toile, soyez surpris par ce qui est né de vos doigts. Que le meilleur de vous surgisse d'un automatisme, alors que vos pensées ont navigué sur mille courants diaprés, changeants, sans cesse entrecroisés, navigation hasardeuse, délirante, d'îles en îles inattendues.”
Louis Pauwels, Salvador Dalí, Les Passions selon Dalí, 1968.
Pour en savoir plus
- Lucia Moni. "Dalí, devenir classique ! Mantenant ou jamais.". Novembre 2018
Salvador Dalí, page du manuscrit de 50 secrets magiques : tableau d'évaluation, c. 1947. Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres.
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres, 2018
-
Bataille dans les nuages
c. 1979
Description
- N° cat.:
- 860
- Année:
- c. 1979
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 100 x 100 cm Elément à gauche
100 x 100 cm Elément à droite - Collection:
- Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid
Si la plupart des influences de Raphaël sur l'œuvre de Dalí concernent les madones, on constate dans ce cas que le peintre de l'Empordà met à profit une scène de La bataille de Constantin contre Maxence pour reproduire les corps et les mouvements des personnages. En lire plus
Comme Dalí le spécifie dans le titre, la bataille se déroule dans les nuages. Gala, assise de dos au premier plan, avec une veste jaune à rayures noires et son habituel ruban noir, semble contempler la scène.
Cette œuvre fonctionne comme une stéréoscopie, créant une illusion tridimensionnelle. Dalí se tient en permanence au courant des innovations scientifiques et technologiques et tente de les appliquer à ses œuvres. À partir du milieu des années soixante et pendant la décennie suivante, il s'intéresse à la troisième dimension et cherche la profondeur de l'image au moyen des stéréoscopies. De nouveau, Dalí est en avance sur son temps.
Obres de referència
Dalí Dixit
“J.M. - Comment a évolué votre manière de peindre ?
S.D. -Au moment du surréalisme des années 30, ma peinture était un pur automatisme imaginatif. Ça venait tout seul, comme d'une source. Aujourd'hui, c'est différent : j'utilise une technique photographique. Chaque tableau est défini d'avance par une structure parfaitement géométrique. En ce moment, je peins des tableaux stéréoscopiques, en utilisant deux miroirs qui reflètent deux photographies, comme les anciens, Vermeer par exemple. J'obtiens des visions et des couleurs uniques. Pour résumer, autrefois je peignais la fantaisie de la réalité. Aujourd'hui, je peins la réalité de la fantaisie... “
Jacques Michel, Salvador Dalí, “Salvador Dalí et son musée”, Le Monde, Paris, 03/10/1974
Educa Dalí
La stéréoscopie est le résultat de la vision de deux images presque identiques placées côte à côte. Chaque œil regarde une des images et le cerveau les englobe, produisant la sensation de profondeur, de relief, de trois dimensions.
Enthousiasmé par cette technique, Dalí produit des couples de toiles qui paraissent identiques mais ne le sont pas. Il décale légèrement le centre de chacune des deux images par rapport au regard du spectateur en en modifiant les couleurs. Ainsi, quand on regarde les images en même temps, on n'en voit plus qu'une seule en profondeur, en trois dimensions.
Pour en savoir plus
- Montse Aguer, Carme Ruiz, Exposition Dalí. Stéréoscopies. La peinture en trois dimensions, Théâtre-musée Dalí, Figueres, Fundació Gala-Salvador Dalí, 2017.
Description
- N° cat.:
- 860
- Année:
- c. 1979
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 100 x 100 cm Elément à gauche
100 x 100 cm Elément à droite - Collection:
- Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid
Si la plupart des influences de Raphaël sur l'œuvre de Dalí concernent les madones, on constate dans ce cas que le peintre de l'Empordà met à profit une scène de La bataille de Constantin contre Maxence pour reproduire les corps et les mouvements des personnages. En lire plus
Comme Dalí le spécifie dans le titre, la bataille se déroule dans les nuages. Gala, assise de dos au premier plan, avec une veste jaune à rayures noires et son habituel ruban noir, semble contempler la scène.
Cette œuvre fonctionne comme une stéréoscopie, créant une illusion tridimensionnelle. Dalí se tient en permanence au courant des innovations scientifiques et technologiques et tente de les appliquer à ses œuvres. À partir du milieu des années soixante et pendant la décennie suivante, il s'intéresse à la troisième dimension et cherche la profondeur de l'image au moyen des stéréoscopies. De nouveau, Dalí est en avance sur son temps.
Dalí Dixit
“J.M. - Comment a évolué votre manière de peindre ?
S.D. -Au moment du surréalisme des années 30, ma peinture était un pur automatisme imaginatif. Ça venait tout seul, comme d'une source. Aujourd'hui, c'est différent : j'utilise une technique photographique. Chaque tableau est défini d'avance par une structure parfaitement géométrique. En ce moment, je peins des tableaux stéréoscopiques, en utilisant deux miroirs qui reflètent deux photographies, comme les anciens, Vermeer par exemple. J'obtiens des visions et des couleurs uniques. Pour résumer, autrefois je peignais la fantaisie de la réalité. Aujourd'hui, je peins la réalité de la fantaisie... “
Jacques Michel, Salvador Dalí, “Salvador Dalí et son musée”, Le Monde, Paris, 03/10/1974
Pour en savoir plus
- Montse Aguer, Carme Ruiz, Exposition Dalí. Stéréoscopies. La peinture en trois dimensions, Théâtre-musée Dalí, Figueres, Fundació Gala-Salvador Dalí, 2017.
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Description
- N° cat.:
- 896
- Année:
- c. 1979
- Technique:
- Huile sur panneau de bois contreplaqué
- Dimensions:
- 32 x 43 cm Elément à gauche
32 x 43 cm Elément droite - Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
L'École d'Athènes et L'incendie du Borgo sont deux des fresques les plus connues de l'artiste d'Urbino. Elles se trouvent dans les Salles de Raphaël au Musées du Vatican, qui à l'époque étaient les dépendances du pape Jules II (1503-1513). En lire plus
Antérieurement, d'autres peintres les avaient décorées, notamment Le Pérugin, mais le pape Jules II, en en faisant la commande à Raphaël, lui donna carte blanche et ce dernier décida de tout reprendre à zéro. Il peignit des fresques dans quatre salles, dont L'École d'Athènes et L'incendie du Borgo. La première de ces œuvres représente les plus grands philosophes de l'Antiquité classique, la seconde raconte comment, en 847, le pape Léon IV parvint par miracle à maîtriser un terrible incendie en faisant le signe de la croix. Dalí les place côte à côte pour obtenir un effet tridimensionnel. Nous nous trouvons ainsi devant une autre œuvre stéréoscopique.
Obres de referència
Dalí Dixit
“Une autre des nouveautés de la vie de Dalí est l'holographie, qui sera également présente au Musée Dalí : c'est la troisième dimension totale, sur la base de d'informations, d'interférences lumineuses, qui permettront de reconstruire la réalité visuelle avec tous ses problèmes et toutes ses merveilleuses possibilités. C'est là le travail de Dennis Gabor, un prix Nobel dont j'ai eu la chance de faire la connaissance. J'ai conçu avec lui cinq hologrammes, soit ce qu'on peut faire de plus moderne ; ce sont les premiers jamais réalisés par un artiste. Le musée de Figueres aura le privilège d'exposer pour la première fois l'un d'eux. Aussi je souhaite que ce soit un musée ultra-local, ce qui lui permettra de devenir universel”.
Xian de Andrade, Salvador Dalí, “Dalí, sus dos caras y su museo”, Sábado Gráfico, Madrid, 17/06/1972.
Educa Dalí
La volonté de recréer la profondeur et la troisième dimension amena Dalí à collaborer avec le prix Nobel de physique Dennis Gabor (1900-1979) pour créer le premier hologramme artistique de l'histoire. Ultérieurement, ils finirent par réaliser différentes pièces holographiques afin de recréer des œuvres en trois dimensions absolument novatrices. La technique de l'holographie est d'une grande complexité et, par ces travaux, Dalí s'imposait une fois de plus comme un maître pionnier dans son domaine.
Pour en savoir plus
Description
- N° cat.:
- 896
- Année:
- c. 1979
- Technique:
- Huile sur panneau de bois contreplaqué
- Dimensions:
- 32 x 43 cm Elément à gauche
32 x 43 cm Elément droite - Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
L'École d'Athènes et L'incendie du Borgo sont deux des fresques les plus connues de l'artiste d'Urbino. Elles se trouvent dans les Salles de Raphaël au Musées du Vatican, qui à l'époque étaient les dépendances du pape Jules II (1503-1513). En lire plus
Antérieurement, d'autres peintres les avaient décorées, notamment Le Pérugin, mais le pape Jules II, en en faisant la commande à Raphaël, lui donna carte blanche et ce dernier décida de tout reprendre à zéro. Il peignit des fresques dans quatre salles, dont L'École d'Athènes et L'incendie du Borgo. La première de ces œuvres représente les plus grands philosophes de l'Antiquité classique, la seconde raconte comment, en 847, le pape Léon IV parvint par miracle à maîtriser un terrible incendie en faisant le signe de la croix. Dalí les place côte à côte pour obtenir un effet tridimensionnel. Nous nous trouvons ainsi devant une autre œuvre stéréoscopique.
Dalí Dixit
“Une autre des nouveautés de la vie de Dalí est l'holographie, qui sera également présente au Musée Dalí : c'est la troisième dimension totale, sur la base de d'informations, d'interférences lumineuses, qui permettront de reconstruire la réalité visuelle avec tous ses problèmes et toutes ses merveilleuses possibilités. C'est là le travail de Dennis Gabor, un prix Nobel dont j'ai eu la chance de faire la connaissance. J'ai conçu avec lui cinq hologrammes, soit ce qu'on peut faire de plus moderne ; ce sont les premiers jamais réalisés par un artiste. Le musée de Figueres aura le privilège d'exposer pour la première fois l'un d'eux. Aussi je souhaite que ce soit un musée ultra-local, ce qui lui permettra de devenir universel”.
Xian de Andrade, Salvador Dalí, “Dalí, sus dos caras y su museo”, Sábado Gráfico, Madrid, 17/06/1972.
-
Description
- N° cat.:
- 908
- Année:
- c. 1979
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 122.5 x 246 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Il s'agit d'un tableau énigmatique où l'on trouve différents éléments daliniens du passé et du présent, fusionnés en plusieurs références artistiques au sein de la variable espace-temps. En lire plus
À gauche, une série de personnages tirés de La remise des clés à saint Pierre du Pérugin, entre un cyprès et les roches de L'île des morts d'Arnold Böcklin (1827-1901, peintre symboliste suisse). À l'extrémité droite, on trouve une scène de bataille avec des prisonniers immobilisés, que Dalí reprend d'un dessin de Raphaël. Ce n'est pas la seule référence qu'il fait au peintre de la Renaissance : au premier plan, de dos, figurent également deux personnages de l'œuvre évoquée auparavant L'École d'Athènes. Aux côtés de ces éléments, on remarque également une montre molle ressemblant à un œuf au plat et une sardane pentagonale, allusion au pentagone doré. Toutes ces références sont complétées par la thématique de la physique, en l'occurrence la mystérieuse quête de la quatrième dimension.
Obres de referència
Educa Dalí
Le titre de la toile À la recherche de la quatrième dimension nous rapproche du désir qu'avait Dalí d'explorer une nouvelle dimension en intégrant la variable espace-temps, question qu'abordent plusieurs de ses œuvres.
On le voit surtout développé avec la figure de l'hypercube, qui serait la représentation géométrique d'un cube dans la quatrième dimension. Un espace en quatre dimensions ou 4D est une extension mathématique du concept d'espace tridimensionnel ou 3D. L'espace tridimensionnel est la généralisation la plus simple possible de l'observation, où seuls trois nombres, appelés dimensions, sont nécessaires pour décrire les mesures ou les emplacements d'objets du monde quotidien. Par exemple, on calcule le volume d'un cube en en mesurant la longueur, la largeur et la profondeur.
Pour sa part, l'espace à quatre dimensions comprendrait les variables présentes dans l'espace tridimensionnel, plus la variable espace-temps. Tout cela peut sembler assez complexe, mais c'est normal ! Le concept 4D nous est totalement étranger car nous sommes habitués à représenter notre monde dans les trois dimensions physiques.
Pour en savoir plus
- Elliot H. King. Liquid Desires. NGV: Melbourne
Description
- N° cat.:
- 908
- Année:
- c. 1979
- Technique:
- Huile sur toile
- Dimensions:
- 122.5 x 246 cm
- Collection:
- Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres
Il s'agit d'un tableau énigmatique où l'on trouve différents éléments daliniens du passé et du présent, fusionnés en plusieurs références artistiques au sein de la variable espace-temps. En lire plus
À gauche, une série de personnages tirés de La remise des clés à saint Pierre du Pérugin, entre un cyprès et les roches de L'île des morts d'Arnold Böcklin (1827-1901, peintre symboliste suisse). À l'extrémité droite, on trouve une scène de bataille avec des prisonniers immobilisés, que Dalí reprend d'un dessin de Raphaël. Ce n'est pas la seule référence qu'il fait au peintre de la Renaissance : au premier plan, de dos, figurent également deux personnages de l'œuvre évoquée auparavant L'École d'Athènes. Aux côtés de ces éléments, on remarque également une montre molle ressemblant à un œuf au plat et une sardane pentagonale, allusion au pentagone doré. Toutes ces références sont complétées par la thématique de la physique, en l'occurrence la mystérieuse quête de la quatrième dimension.
Pour en savoir plus
- Elliot H. King. Liquid Desires. NGV: Melbourne